Infrabel « verdit » ses caténaires grâce à un contrat majeur avec une entreprise anversoise

Le réseau ferroviaire belge est très largement électrifié. Plus de 90 % des voies principales sont équipées de caténaires (environ 6 000 km). En termes simples, les fils et les câbles de la caténaire sont de deux types : le fil de contact et les câbles porteurs. Le pantographe, situé sur le toit d’un train électrique, vient se placer contre le fil de contact, et reçoit ainsi le courant qui permet au train de circuler. Les câbles porteurs, suspendus aux poteaux caténaire, maintiennent le fil de contact et conduisent également le courant.

La caténaire est un élément essentiel de l’infrastructure ferroviaire car elle alimente les trains en courant de 3 000 ou 25 000 volts. Il est donc extrêmement important que les fils et les câbles soient de haute qualité. ​ Des dommages à la caténaire (par exemple, en raison d’un problème de pantographe ou d’arrachage à un passage à niveau causé par des camions au chargement trop élevé), ont inévitablement un impact direct sur la ponctualité et la régularité du trafic ferroviaire.

La caténaire doit être régulièrement entretenue et renouvelée à la fin de sa durée de vie. Pour garantir la sécurité d’approvisionnement, Infrabel a conclu un contrat pluriannuel de trois ans (renouvelable deux fois pour un an) pour l’entretien de son réseau existant, le renouvellement annuel de quelque 90 km de caténaire et l’extension du réseau électrifié.

Des caténaires vertes qui sont également économiques
À l’issue de la procédure légale, le contrat a été attribué à Lamifil. Le fabricant de câbles d’Hemiksem a mis au point un nouvel alliage (un mélange de métaux) sans cadmium, un élément qui était jusqu’à présent nécessaire dans l’alliage pour donner aux câbles de bonnes propriétés mécaniques et électriques. Ce métal lourd est nocif pour l’environnement et n’est plus utilisé dans les fils de contact du gestionnaire de l’infrastructure depuis un certain temps, mais l’a été jusqu’à présent dans les câbles porteurs. À terme, il n’y aura donc plus de cadmium dans les caténaires. C’est mieux pour l’homme et l’environnement.

Grâce à des travaux de recherche et de développement approfondis, le fabricant anversois de fils et de câbles est parvenu à produire un nouvel alliage (Powerfil®) qui rend les nouveaux fils et câbles aussi résistants mécaniquement que la variante existante et qui, en outre, conduit mieux le courant. Et c’est une bonne chose, car cela signifie que ces nouveaux fils et câbles, plus écologiques, sont aussi plus efficaces sur le plan énergétique. Plus la conductivité d’un câble est élevée, moins il faut d’énergie.

Prime à l’innovation du Gouvernement flamand
L’innovation demande du temps et des moyens. Entre le concept et le produit fini et testé, il s’est écoulé près de sept ans. Pour développer le nouvel alliage, Lamifil a reçu une prime à l’innovation de 826 274 € de la part du Gouvernement flamand. Ce soutien important a couvert une partie significative des coûts. Cette injection financière a non seulement permis à l’entreprise de mener des recherches pour trouver des alliages alternatifs industriellement viables pour remplacer le câble en cuivre contenant du cadmium, mais elle a également montré que le gouvernement flamand croyait en cette innovation.

En plus du Gouvernement flamand, Lamifil a également pu compter sur Infrabel en tant que partenaire important et fiable. Le gestionnaire de l’infrastructure a fait confiance au fabricant de câbles et a également mis son infrastructure à disposition pour tester les nouveaux fils et câbles en cuivre pendant un an, à Bilzen et entre Mol et Hamont.

Powerfil® a été développé en premier lieu pour des applications ferroviaires, mais depuis, ce nouvel alliage, sous une forme modifiée, est également utilisé dans l’aérospatiale et le secteur médical.

Important pour le tissu économique
Le contrat pluriannuel de 45 millions € est important à plusieurs égards. Il garantit la sécurité de l’approvisionnement et permet à Infrabel d’assurer ses missions. En outre, il s’agit d’une injection importante de capitaux dans l’économie belge. Infrabel reçoit chaque année près d’un milliard d’euros de dotation du gouvernement fédéral, et une part considérable de cette dotation est réinvestie dans l’économie belge. Ce contrat avec Lamifil en est un bel exemple. Infrabel est aujourd’hui l’un des consommateurs les plus importants et les plus progressistes de la production de cuivre.

La division cuivre de Lamifil produit environ 3 000 tonnes de cuivre par an et emploie une quarantaine de personnes sur un total de 250 collaborateurs. Ce contrat pluriannuel garantit l’emploi.

www.infrabel.com